breched

Come into my world

écrit le Jeudi 28 décembre 2006 à 20:00

A propos de l'écrivain :
     « Tout lui était prétexte à noircir la feuille blanche : le vol d'un papillon, l'extrême bouffonnerie d'une réunion mondaine, le double menton d'une vieille cousine, la cruauté de la guerre, les progrès de ses amis, les impostures de ses ennemis. »
Tête-à-tête - Le Figaro

1ère consigne : Faire une liste de "papillons"
    - L'ombre d'un chat sur un mur de chaume blanc en Grèce ou derrière la fenêtre de mon appartement, avec la lumière du lampadaire, telle une ombre chinoise.
    - Les premières neiges dans les rues de Grenoble, le matin, quand j'allais à pied au lycée.
    - L'odeur du café de ma mère ou de mon père, qui embaumait leur cuisine, quand je vivais encore chez eux.
    - Le téléphone, qui sonne alors que l'on n'attendait aucun appel, et c'est un ami.
    - Un livre comme Ensemble, c'est tout de Anna Gavalda, qui vous tiens éveillé toute la nuit, tant il vous prend au ventre.
    - Un sourire complice, échangé avec un inconnu dans le tramway, après un incident comique.
    - Les premiers mots, qui jaillissent de mon esprit, avant de devenir une nouvelle ou un poème.
    - Une brise d'été, qui fait claquer les portes de notre maison de famille de l'Ile d'Yeu.
    - Le silence religieux, qui règne dans ma bibliothèque de quartier, ponctué de bruissements de pages et de murmures.
    - Le plaisir de voir un être cher sur le quai d'une gare ou sur le pas de ma porte, après une longue séparation.
    - Mon chaton, Matis, qui vient me mordiller les doigts de pied le matin, pour me dire de me lever.


2éme consigne : Ecrire un texte à partir d'un de ces « papillons ».

    C'est un espèce de tiraillement, situé dans le bas de mon corps et qui me tire soudainement de mon sommeil. J'ai du mal à savoir, où se situe exactement la gène et ce qui en est la cause.
   Je suis encore dans cet instant brumeux, où l'on quitte le rêve. Cet instant fragile, où l'on a tant conscience de ce que l'on a rêvé, qu'il nous parait impossible que cela ne soit pas arrivé réellement. Puis, le songe s'estompe et peu à peu on se rappelle avec plus de difficultés les événements, qui se sont déroulés, et les personnages rencontrés durant ces chimères.
    J'ouvre un œil rapide. J'aperçois une télévision, une armoire. Près de ma tête, il y a des coussins sur un drap bleu froissé et un réveil indiquant en lettres lumineuse vertes 7:45. Je remonte ma couette jusqu'au menton et ferme hermétiquement les yeux. Il est bien trop tôt et je ne suis pas prête à affronter la dure réalité de ma solitude. Plus tard, oui. Oui plus tard, après quelques minutes de rêves salvateurs, alors oui je me réveillerais et me lèverais. Mais pas maintenant.
    J'essaye de faire appel aux dernières bribes, qu'il me reste encore de ma nuit, et qui me tendent tendrement les mains. Je suis prêtent à sombrer dans les bras de Morphée, quand mon chaton, Matis, que je sais à présent être l'auteur de ce réveil intempestif, vient poser une patte ferme sur la paupière, qui s'était imprudemment soulevée auparavant.
    Le geste est clair. Il n'est pas dupe et sait que je ne dors plus. Il attaque résolument une de mes mains, qui dépasse de sous la couverture, me signifiant ainsi, qu'il n'aurait de cesse de m'embêter, tant que je ne me serais pas lever pour lui donner à manger.
    Alors je me lève, avec résignation, et me dirige vers ma kitchenette. Les rêves sont totalement partis maintenant. A peine si j'arrive à me les remémorer. Matis se frotte en ronronnant contre mes jambes. Et quand il me voit remplir sa gamelle, il émet se miaulement ridicule qu'ont tous les chatons de son âge. Sa bouche s'ouvre. Un silence. Un grincement. Puis à nouveau un silence. Et, il la referme en ronronnant de plus belle. Il réussit à m'arracher un sourire.
    Je lui caresse doucement l'échine, alors qu'il entame goulûment sa pâtée. Les chats donnent toujours cette fausse impression que c'est la première fois de leur vie, qu'on leur donne à manger. Je m'extasie devant ce petit être, ma « p'tite boule de poiles », qui en un battement de cils, a chassé ma grisaille matinale et mon envie de me recoucher.
    Et même, en y réfléchissant bien, la grisaille de mes jours et de ma vie, en la ponctuant simplement de son petit moteurs et de ses coups de langue râpeux. Me rendant plus riche d'une tendresse partagée.

    Quelques jours plus tard ce petit rayon de soleil a disparu de ma vie. Pendant 8 jours, j'ai vécu dans la pénombre. Une étrange torpeur que j'avais presque réussi a effacé de ma vie. J'ai cru péter une durite une bonne dizaine de fois, tant j'étais persuadée qu'il ne reviendrait jamais.
    Je sais que ça peut paraitre bizarre, mais il faut conaitre la VRAIE solitude pour comprendre ça.
  Mais au bout de huit jours mes voisins l'ont retrouvé errant prés de mon immeuble. Il avait complétment fondu, à tel point que l'on voyait l'os de son bassin et qu'il n'arrivait plus à sauter. Aujourd'hui, il va beaucoup mieux et moi aussi.
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