breched

Come into my world

écrit le Dimanche 16 novembre 2008 à 9:44

     Un autre poème écrit pour une consoeur de ma première hospitalisation.
     Celui-là, complètement spontané, je l'ai écrit pendant le moment de "calme" aprés le repas. La veille avait été dur pour toutes les deux. J'étais pas bien après une visite de ma mère et voir le balai d'infirmière et de psy sortant et entrant dans la chambre de Marie, avait accru mon malaise. Ce soir là j'ai fais une de mes plus grosse crise d'angoisse. J'ai même foutue la trouille à l'infirmière de nuit qui au vu de mes yeux injectés de sang (effet secondaire d'une grosse crise) a cru que j'avais pris quelque chose !
    Ecrire a eut un effet salutaire et aussi une façon d'exprimer ce que je ressentais à cette fille, cette collègue de souffrance, cette amie, ...
    Une fois encore, j'ignore ce qu'elle est devenue elle aussi. Elle est sortit plus d'un mois après moi. Elle devait prendre des cours du soir pour être aide soignante, mais elle a vite laissé tombé. Au dernière nouvelle, elle avait passé un diplôme de baby-sitter (!?). La dernière fois que j'ai eut Vanessa au téléphone, elle voulait des nouvelles de Marie. C'était en fin 2004.

 
A Marie

Tu es une boule de nerfs.
Pleine de colère renfermée.
Tu en veux à la terre entière,
Mais personne ne peut t’aider.
 
Pas encore femme, mais plus enfant,
Pourtant tu as déjà aimé.
Ça n’avait pas duré longtemps,
Mais pour toi ça avait compté.
 
Malheureusement, il t’a quitté,
Et tu n’as jamais pu l’oublier.
Il a été ton premier amour,
Il sera dans ton cœur pour toujours.
 
Une voiture a scellé son destin.
Il dérive dans un sommeil sans fin.
Tu ne sais si un jour, il se réveillera,
Si à nouveau, il te parlera.
 
Mais à son réveil tu seras là.
Je sais, qu’il pourra compter sur toi.
Tu ne l’as pas déjà effacé.
Tu ne la pas si vite enterré.
 
Mais tu ne dois pas oublier de vivre.
Pour toi la vie continu de s’écrire.
Et je sais que cela te fait mal.
Que tu ne trouves pas cela normal.
 
Mais continu d’avancer.
Ne t’arrête pas de marcher.
Tu dois le faire pour Claude et toi.
Pour son souvenir, qui vit en toi.
 
Car même s’il devait venir à mourir.
Gardé au chaud, dans tes souvenirs,
Il restera bien vivant.
Il résistera au temps.
 
Tout cela ne sont que des mots.
Et pas forcément les plus beaux.
Mais ils sont tous ce que j’ai à t’offrir.
J’espère qu’ils te feront naître un sourire.

début aout 2004.

     Je me souviendrais toujours d'elle ce jour là. Son image reste gravée dans ma mémoir. Assise sur son lit d'hopital. Ses poignets et ses coudes bandés. Son corp famélique d'anoréxique. Ses cernes sur son visage épuisé. Ses cheveux bruns et longs retombant en bataille sur ses épaules. Et surtout son sourire quand j'ai relevé les yeux aprés avoir lu mon poème.
 

écrit le Jeudi 6 novembre 2008 à 23:48

     Un poème qui date un peu (c'est annoté 20/08/04 dans mon carnet). Fait pour un collègue de déprime que j'ai rencontré dans la première clinique que j'ai fréquenté. Un poème fait à sa demande et qui a été trés éprouvant à écrire, parce qu'il m'a fallu gérer les info à son sujet. J'ignore ce qu'elle est devenue. C'est le problème quand on sort. Garder le contacte. Et puis il y a la peur de savoir aussi. Alors on espère. On espère que l'autre est vivant et qu'il va mieux. Qu'il a réussit.

La ballade de Vava

Je vais vous conter une histoire,
Pas trés belle, mais pas sans espoir.
L'histoire d'une petite fille comme vous et moi,
Que le destin avait nommé Vava.

Elle n'avait pas eu beaucoup de chance.
Dans le poulailler de son enfance,
Sa confiance déjà avait été abusée.
Des délires de son oncles, elle avait dû payer.

Comment aurait-on pu lui expliquer ?
Cinq années ce n'est vraiment pas assez.
Comment aurait-elle pu comprendre,
A un âge où le coeur est si tendre ?

Puis elle a vu sa famille se disloquer,
Et ensuite en deux parties se reformer.
Elle a vu sa mère refaire sa vie,
Jamais on ne lui a demandé son avis.

Petite Vava est soudain paumée,
Et chez son père elle va se réfugier.
Il est toute la tendresse,
L'amour pleins de caresses.

Pour lui elle aura tout laché,
Et elle l'aura vite regretté.
Il lui a volé son innocence.
Cette fleur non pas sans importance.

Elle a tout perdu avec lui.
Elle n'est plus rien sans lui.
Etudes, amis et repère,
Elle avait tout envoyé en l'air.

Alors petite Vava s'envole,
A l'aide de fumée et d'alcool.
Elle veut oublier ce monde,
Remplie de chose si immonde.

Elle veut faire taire la douleur,
Que les droguent fassent partir ses peurs.
Elle vogue vers d'autres mondes,
Où la joie abonde.

Mais un jour elle allume la télé,
Et ce qu'elle voit la fait hurler.
Toutes ces femmes qui se prostituent,
Juste pour une dose de plus.

Elle ne veut pas devenir comme elle,
Elle ne veut pas qu'on lui rogne les ailes.
Alors elle met le passé de côté,
Et décide de tout recommencer.

C'était l'histoire de Vava,
Qui un beau jour me croisa.
Et je peux vous assurer,
Que sa vie ne fais que débuter.

écrit le Dimanche 17 février 2008 à 19:20

    J'ai l'impression d'être deux êtres différents. Celle qui voudrait voir le monde et la trouillarde.

    La seconde protège la première. Parce que la première a souffert. Parce que la première a pleuré. Parce que la première est devenu la deuxième. Elle n'était qu'une au début. Ni la première, ni la seconde. Juste une fille rêveuse. Une fille qui voulait voyager et écrire des romans. La vie en a décidé autrement. Elle l'a fait devenir une peureuse. Une pleureuse.
    Elle s'est battue. Elle s'est défendue. Les insultes ne la touchaient pas. Elle se riaient des humiliations. Elle a levé des barrières. Plus rien ne pouvait l'atteindre. Tant et si bien qu'elle s'est renfermée sur elle-même. Elle a arrêté de sortir de lier des contacts pour ne pas se brûler les ailes. Pour ne plus se brûler les ailes. Et à la fin, elle était seule.
    La trouillarde a voulu mourir. Tant de fois. Trop de fois. Les lames semblait la seule solution. Sa forteresse était devenu sa prison. Les murs de pierre des barreaux. Aucun lierres n'arrivait plus à cacher les tuyaux de métal. Elle était prise au piège.
    Comment sont-elles devenues deux ?
    Une part d'elle est redevenue ce qu'elle était au début. Pas tout à fait la même. Elle n'était plus aussi naïve. C'était trop tard pour ça. Mais elle avait à nouveau des rêves. Elle ne pouvait cesser d'écrire et de dessiner. Elle revivait.
    Mais un bout est resté la trouillarde. Parce qu'on ne sait jamais. Parce que le monde peut faire mal à tout moment.
    La deuxième protège la première contre son grès et pourtant elles sont la même. Le seconde empêche la première de vivre, parce que la vie fait mal et qu'elle ne veut plus avoir mal. Surtout pas.
    Parfois j'aimerais vraiment que la deuxième se taise. Qu'elle me laisse respirer. Je voudrais pouvoir sortir de chez moi sans qu'elle me rende malade pour m'obliger à rester chez moi. Qu'elle arrête de me museler quand je voudrais parler.
    Je voudrais tant qu'elle parte;   

écrit le Vendredi 1er février 2008 à 16:48

elle était là à pleurer
j'aurais du la prendre dans mes bras
la serrer contre moi et la rassurer
je suis resté debout, droite, loin d'elle
j'avais le visage froid, le regard fixé sur le mur
pas un mot de réconfort dans ma bouche
au contraire l'envie de lui faire mal
de lui dire cette phrase si entendue
"prends sur toi"
qu'elle comprenne comme c'est ridicule
la phrase était là dans ma bouche
je l'entendais déjà raisonner sur ma langue
j'ai serré les dents très fort
c'est à cause de moi qu'elle pleurait
à cause de mon inaptitude à vivre
je n'ai rien dis
mais tout mon être voulait lui faire mal
je me suis tu
mais j'avais le ventre tordu par la colère
contre ma propre mère

écrit le Mardi 15 janvier 2008 à 16:18

Espoir et désillusions
Enfermée dans ce corps
Dans cette vie sans amour
J'oublie le but, j'oublie le pourquoi
J'avance, j'avance, j'erre, je survi
J'oublie pour qui, pour quoi
Mais j'avance tel un fantôme
Dans cette vie qui n'est pas faîte pour moi
Dans ce corp trop étroit
Je me perd, me dissout et disparait
Dans cette vie sans carresse et baisers
Combien de temps, combien de temps encore

écrit le Mercredi 1er août 2007 à 19:16

[...]

    J'ai si peur tout me temps. ça me ronge de l'interieur. Je suis rentrée la semaine dernière et depuis je suis un fantôme. Demain je dois aller à l'Ile d'Yeu. Ma mère m'enmène chez elle en voiture. Ensuite re-voituire, qu'on laisse au garage"machin-chose", la navette jusqu'à Fromentine (P***** rien que le mot je ne peux pas), attente à l'ambarcadère, bateau, re-attente à l'embarcadère pour les conteneur à bagages, trouver la voiture garée à petaoushnok, voiture et enfin arrivée ...
    Mon dieu je n'y arrive pas. Il y a deux nuits, j'ai fait une crise d'angoisse au moment de me coucher. Elle avait monté doucement dans mon corp toute la journée et était allé se loger sous ma poitrine, avait retourné mes tripes à en faire de la bouillie et me donner la nausée. Tout ça sans que je m'en rende compte. Chaque journée à m'abrutir devant la télé ou l'ordi, me plonger dans un livre ou dans les taches ménagères, à jouer avec Kyo et surtout dormir pour oublier ce voyage, ne pas l'anticiper ...
    Ma mère a baissé les bras. Elle ne me forcera plus à faire les choses. Elle aussi est fatiguée. On a reparlé d'hospitalisation. Je sais que je vais devoir y retourner avant la fin de l'année. Le plus tôt serait le mieux. là je suis bloquée. Je dois reprendre mon souffle.
    Mais pourrais-je passer mon examen en septembre et aller au mariage d'une de mes cousines en octobre ? Mieux est-ce que demain je pourrais allé à l'ile d'Yeu ?
    Je ne me sens pas bien physiquement. L'angoisse me tue à petit feu de l'interieur. Je crois que je vais faire un ulcère avant l'âge. Le pire c'est que je ne sais même pas si je veux y aller. Je ne sais pas, je ne sais plus ...

[...]

écrit le Vendredi 29 juin 2007 à 10:06

    Sa peau d'ébène et son sourire espiègle. Ce sont les deux choses qui m'ont le plus marquées, quand je l'ai vu. Je marchais dans la rue. Il était tard mais il faisait encore jour. Normal pour une fin de juin. L'air était doux. Plus une douceur d'avril, mais au moins ne pleuvait-il pas aujourd'hui
    Sa voiture était à l'arrêt, près du trotoir. Côté passager, un jeune homme discutait au téléphone. Je ne comprenais pas ce qu'il disait. C'était de l'arabe et sa voit était mélodieuse. Il aurait pu parler du dernier match des canaris, du dernier CD de je ne sais quel rappeur à la mode ou des résultats des dernières législtaives. Allez savoir. C'était juste beau
    Il est descendu de voiture alors que j'allais les croiser. Il m'a interpellé. Je me suis dis que peut-être qu'ils étaient paumés. Le type au portable essayait de demander à un ami la route à suivre. Il m'a demandé si j'avais un moment
    Non, j'étais allée aux toilettes 5 minutes avant de quitter  la poterie
exprès. J'allais me réfugier chez moi. Je voulais me mettre en pyjama et dormir. Peut-être même manger une des deux parts qui restées de mon tiramisu. Mais j'ai dit oui. Il s'est avancé et m'a fait la bise. ça m'a surprise, mais je ne me suis pas démontée. J'ai joué le jeu. Il avait les joues douces
    Il n'était pas beau. Il n'était pas laid. Mais il était sans nul doute charismatique. Et son sourire ! Un soleil. Sa voix, une brise d'été. Son ton, une mélodie. Comme s'il récitait des poèmes. Il m'a interrogé, j'ai répondu. Pourquoi ? Je ne sais pas
    Je lui est confié que je n'était pas de La Roche-sur-Yon, mais de Grenoble, alors qu'il venait de faire une remarque sur le fait que les gens soient fermés ici (et à juste titre). Metro-boulot-dodo. Pourquoi ? J'ai suivi mes parents. Il a sourit d'un air entendu. Pas d'un sourire moqueur, qui dit "elle suit encore ses parents à son age". Non, mais de ce sourire de connivence quand à la fatalité de la famille. Il m'a demandé si j'étais fille unique. Non, non j'ai un frère plus vieux. Il a pu rester à Grenoble, lui. Il a eut de la chance
    J'ai l'air fatigué d'après lui ? Je lui réponds que j'ai juste pasé une mauvaise nuit. Il m'a parlé du poids qu'on ressentait parfois. Comme si on portait le reste du monde sur ses épaules. Que parfois ça fait du bien de s'en débarrasser, d'en parler. Il m'a dit que c'est ce qu'il essaye de faire avec les gens. Et moi j'ai l'air fatigué. "Juste une mauvaise nuit" que je lui ait répété

    Il m'a sourit, m'a demande si je sortais beaucoup. Non. pourquoi ? Pas le temps. Un autre mensonge et malgrès lui, je commence à me sentir mal à l'aise. Pas parce que c'est un inconnu. Pas parce que je sais où il veut en venir. Je ne suis pas naïve. Mais parce que moi. Parce que soudain, je me sens anormale ou plutôt fausse
    Il m'a demandé si j'allais en boite. Non pass vraiment. A la question "pouquoi tu n'aime pas ça ?" je n'ai pas répondu. Dans ma tête un bobard s'était formé et, dans un autre recoin de mon cerveau, une voix disait "je suis agaraphobe et claustro". J'ai préféré ne rien dire. Garder encore de cette étrange magie
    Il m'a dit qu'on pourrait se revoir ailleurs, prendre un café, se fair un billard et j'ai eut envie de dire oui. Tout en moi criait oui. Si j'étais celle que je voudrais être je l'aurais fait. Si jétais cette Maya, que j'ai créé. Cette être heureuse, sans complexes et phobies, sans ses entraves, je l'aurais fait. Mais j'ai secoué la tête. J'e lui ait dit "désolé, je dois y aller". Je ne suis pas encore elle. M***** est toujours là
    Je l'ai remercié et lui ait dit au revoir. A-t-il compris ce merci ? Que j'avais le moral dans les chaussettes et que ce sourire, son sourire m'avait soulager le coeur ? Rendue plus légère ? J'ai voulu me retourner, mais je ne l'ai pas fait. J'ai continué d'avancer, parce que j'ai appris depuis longtemps que se retourner ne servait à rien
    Je me suis couchée tôt, crevée, après avoir donné du lait à mon chat et mangé une des deux parts de tiramisu, gardant l'autre pour le lendemain midi. J'ai pensé à lui sur tout le reste du chemin et jusqu'à ce que mes yeux se ferment. Je ne me souviens plus de son odeur et de la douceur de sa joue à l'heure où j'écris ces mots. Je le regrette. Mais je me souviens de ce qu'il m'a fait ressentir. Cette sensation dêtre désirée. Je n'avais pas été invisible. Il m'avait vu marcher dans cette rue. Il avait voulu me parler
    Un jour je pourrais dire oui ...

écrit le Vendredi 27 avril 2007 à 5:06

... Fatigue ... sommeil ... rêve. L'aile d'un oiseau. Elle s'agite. Frénétiquement. Puis s'arrête un cours instant. Le temps d'un courant ascendant, qui l'amène là-haut dans les nuages. Elle plane. Elle sent le vent qui glisse sur ses plumes. Si elle avait un cœur cette petite aile, il battrait fort. Très fort. Grisée par cette légèreté, par cette liberté. L'aile se remet à battre. Elle frappe l'air de toutes ses forces et elle continue de monter, de monter, de monter ... mais l'oxygène se fait de plus en plus rare, ainsi que le sang dans ses veines. Le cœur là-bas, à cesser de battre et la petite aile se laisse tomber, tomber, tomber,... réveil

écrit le Jeudi 26 avril 2007 à 17:37

    Une lettre, retrouvée au cours d'un de mes ménage par le vide. Une lettre jamais envoyée. Peut-être que j'aurais dû, peut-être que non ... Une lettre qui date d'un an environ. Pourquoi vous la mettre ? Pourquoi la relire maitenant ? Un acharnement ? Ma mère m'a un jour  dit que je ne voulais pas être heureuse. Mais hier, il a appellé et ces longs silences, ces phrases pour combler le vide m'ont donné le tourni


Cher papa

    J'ai choisi la lettre, car je ne crois pas avoir la force de te dire ces mots en face. Je t'aime. Malgré tout le mal et la déception, que je t'ai donnés et que tu m'as donné, je t'aime. Rien ne pourra changer ça
    Je me suis battu pour toi, papa. Ce dernier mois sous ton toit tout particulièrement. Je sais que tu ne le reconnaîtras pas. Que tu ne l'as pas vu. Mais j'ai pourtant fait des efforts. Me lever avant dix heure, maintenir ma chambre rangée et propre, aider à la cuisine sans que l'on me l'ai demandé, me proposer pour le pain et d'autres courses et être sociable. Et quand P* (ma belle-mère) a eut son opération, je l'ai aidé du mieux que j'ai pu. Même quand j'avais les mains gonflées comme des ballons de football et que ça me faisait un mal de chien. Même quand j'aurais préféré rester dans ma chambre, blottie au fond de mon lit et dans le noir, toute seule
    Mais j'ai fait ces efforts, même si tu ne les as pas vu. Je n'attend pas de merci - c'était normal - mais seulement que tu les reconnaisses
    Je regrette ce geste que j'ai eut papa. J'ai voulu qu'elle se taise, mais plus aucuns mots ne pouvaient sortir de ma bouche tellement j'avais la gorge nouée par les sanglots. J'avais des larmes sur mes joues comme toutes les autres fois où P* me parlait ainsi, comme toutes les fois où j'ai voulu vous dire à quel point vous vous trompiez sur mon compte tout les deux

    Je voulais prendre sa main, mais il y avait son bandage, alors je lui ai donné un coup. J'ai retenu ma main, papa. Je voulais lui faire mal c'est vrai. Aussi mal que ces mots, aussi mal que sa dernière phrase, mais j'ai retenu ma main. Tu dois me croire. Je savais qu'elle était handicapée. J'ai retenu mon coup
    Alors oui, je m'excuse. Auprès d'elle et auprès de toi. Mais je pense aussi avoir droit à des excuses. Peut-être que par cette lettre, je gâche tout. Peut-être que j'aurais du m'aplatir comme je l'ai toujours fais, mais je ne peux plus. Je n'en ai plus la force
    J'ai aimé P* pendant longtemps, papa. Ça n'a pas été comme pour R* (mon beau-père). Et j'aime me souvenir de P* comme la femme qui m'a ramené le petit poney rose, que j'avais oublié chez elle. Comme la personne qui m'a donné mon tout premier polypocket. Celle qui m'a appris à skier et à pratiquer le ski-bar. Celle qui m'a fait ma première couleur, même si ce n'était qu'une mèche. Des vacances en Corse. Elle était mon exemple féminin, plus que maman, qui ni connaissait pas grand-chose en la matière. Elle était vraiment ma "belle-mère", ma deuxième maman
    Je ne sais pas ce qui a dérapé. Si c'est moi ou elle, qui a commencé. La question n'est plus là maintenant. Tu a été surpris quand maman t'as avoué, que mon geste à moi ne l'avais pas surpris, elle. Mais ça fait des années que ça avait changé, papa. Depuis que D* (la fille de ma belle-mère) est partit de la maison à mon avis, même si L* (mon frère) pense que c'est surtout depuis la mort de mamé ( la mère de ma belle-mère). Je sais que la perte d'être chers est douloureuse. Je l'imagine en tout cas. Mais déjà avant c'était dur. Et ça n'excuse pas tout
    J'ai toujours eut l'impression que l'on m'attendait au tournant avec vous, que quoique je fasse, je serais en faute. Que quoi je dise ou pense, je serais en tort. Comme si P* attendait la moindre de mes fautes. C'est bien simple, la seule chose qui ait eut l'air de vous faire plaisir, depuis ces six dernières années, c'était le théâtre. C'était la première fois que je voyais tes yeux briller et que les compliments de P* avaient l'air véritablement sincères. C'était aussi la première fois depuis longtemps, que je te voyais prendre ton appareil photo pour m'immortaliser. On ne peut pas vivre ainsi, papa
    J'ai eut mal toutes ces années. Chez maman, c'était horrible avec R*. Lui aussi me faisait mal avec ces mots. C'était comme des brûlures cuisantes. Mais je me suis tu pour toi et pour elle. Parce que c'est eux, que vous aviez choisit pour être heureux, même si j'avais la sensation qu'ainsi j'avais été relégué au second plan. Comme si on m'avait lésé de quelque chose. Du droit à avoir une famille
    Mais je ne vous en veux pas. J'ai des amis dont les parents sont toujours mariés et se déchirent tous les week-ends. Je préfère que vous vous soyez séparé plutôt que d'être resté ensemble pour L* et moi. Je connais ma chance
    Mais j'ai eut mal. Mal à en crever, papa. Je crois que j'ai pensé pour la première fois au suicide en quatrième. Je n'ai rien dit, mais à l'époque un petit malin de ma classe s'amusé à me persécuter pendant les cours de musique. Je ne sais pas pourquoi, mais il y en a toujours eut dans mes classes, qui me prenait comme tête de turc. Sauf que celui-là m'a vraiment fait mal dans mon être. Et quand je rentré le soir avec le cœur lourd, j'allais crier et pleurer un coussin contre mon visage, pour pas que vous m'entendiez. Mais je n'ai rien dit. Je me suis concentré sur mes études, pour qu'un jour vous soyez fier de moi comme vous l'étiez de L* ou de D*, et j'ai chassé mes mauvaises pensées de ma tête
    Elles sont toujours restées là papa. Tu dis que je ne me bats pas, mais il m'en a fallu de l'énergie pour les repousser. Et plus le temps passé et plus elles revenaient C'est comme ça que j'ai commencé à avoir le "vertige". Parce que j'avais peur de ne pas pouvoir me retenir de sauter. J'y avais pensé. Ainsi qu'au médocs, c'est de la que viens mon aversion des traitements thérapeutiques. Puis bien sur, j'ai pensé au rasoir, mais j'avais bien trop peur de la douleur. Je me souviens avoir dit à mes amies que j'étais trop lâche, même pour ça
    J'ai tenu environ deux ans ainsi. Mais en Vendée, ça allait si mal. Je me sentais tellement seule et abandonnée, que j'ai de nouveau faillit craquer après être tombée par hasard sur les lames de Rodolphe. Maman ne l'a jamais su et j'ai été interné à Vontes juste après. Quand j'en suis sortit j'étais heureuse, si heureuse, que je pensais que rien ne pourrait me résister et que plus jamais je n'y penserais. J'ai l'ai cru pendant près d'un an. Même quand je me voyais décliner
    Mais je me suis battu. Même si ce n'était pas visible, je l'ai fait. Je me suis battu contre moi-même. Contre cette bête en moi, qui me dit que c'est là le seul moyen de ne plus avoir mal et de ne plus vous encombrer et vous décevoir vous tous. Qu'il n'y a pas d'autres issus et que rien n'ira mieux
    Plus j'allais mal, plus il me fallait de force pour me battre contre elle, moins j'en avais pour faire le reste. C'est pour ça que tu dois comprendre l'effort que ce dernier mois chez toi a exigé de moi. Si tu mets par-dessus les trois jours que j'ai du passer chez L* à votre retour de Nouvelle Calédonie, alors que je n'avais qu'une envie : te revoir, et le stresse du BAC, tu peux comprendre à quel point j'étais à bout de nerf ce jour là
    Ce n'et pas peut-être pas un excuse tout ce que je viens de te dire. Et peut-être que la dureté de P* et le fait que tu ne l'ais jamais contredit sont faux. Mais pour moi, ils sont mon excuse à vous deux
    Mais tout ça n'est pas fini. Je ne sais pas, si un jour tu comprendras à quel point les autres et leur regard me font mal. A quel point leur jugement est pire qu'un un anathème pour moi. A quel point ça me rend malade. Mais tu dois savoir que ce n'est pas fini
    Car aujourd'hui encore tu me dis que j'ai renoncé. Que si je réagissais, j'irais mieux. Le problème vois-tu, c'est que la bête a de nouveau gagné, papa. Et que j'ai beau me dire que c'est faux, mais la seule lumière au bout du tunnel, que je vois, n'est pas celle de la liberté, comme vous le croyez maman et toi
    Tu sais la chute que j'ai faite, quand je me suis blessé le bras, c'était ça. J'avais pris un de mes rasoirs jetables pour commettre l'irréparable. J'ai eut peur et j'ai ressentit le besoin de parler à mes amis de la clinique. J'ai courut. Je suis tombé. Deux jours plus tard, j'ai cassé l'un des rasoirs pour récupérer les lames et je me suis entaillé tout le poignet gauche, dans l'idée d'en finir. J'ai eut trop mal et je me suis rendu compte que je voulais toujours autant vivre. Même s'il n'y a plus aucuns espoirs pour moi
    C'est comme ça que l'hospitalisation est à nouveau venue sur le tapis

    Tu dis que je ne me bats pas, papa. Mais c'est- faux. Je me bats tous les matins dès l'instant, où je réalise que je suis encore vivante, et que je vais encore vivre cet horrible quotidien qu'est ma vie. Parce que je ne veux pas vous faire de peine à maman et toi. Mais je n'en peux plus. Tu dois comprendre ça
    Je me bats, papa. Pour qu'un jour tu sois à nouveau fier de moi, comme en mai dernier, et que tu me prenne encore une fois dans tes bras comme sur cette photos de nous deux que j'aime tant
Essaye de me comprendre. J'ai besoin de ton amour
Je t'aime
Ta fille M*****

écrit le Mercredi 25 avril 2007 à 6:52

    Tous les psy du monde pourront dire ce qu'ils veulent. Ils pourront dire que mes problèmes viennent du divorce de mes parents lorsque j'avais 1 an. Mais moi, je sais la vérité. Le problème, c'est toutes les phrases que je n'ai jamais pu finir
    C'est même plus que ça. C'est aussi toutes celles que je n'ai jamais pu dire. Celles qui étaient potentiellement là, dans ma bouche et dans ma tête. Celles que j'aurais voulu prononcer, mais qui furent étouffées faute d'interlocuteur. Ce sont celles que je voudrais crier et, qui me brûle la poitrine à y rester cachées. Celles qui m'auraient fait exister
    C'est toutes ces phrases que j'ai prononcées en entier, mais qui n'ont pas été écouté. Toutes ces notes d'humour incomprises et parfois même mal-comprises. Ces concepts philosophiques minorées. Ces idées piétinées. C'est ce père trop absent de ma vie et cette mère, qui s'efface de plus en plus depuis mes onze ans
    Le divorce n'est rien, c'est le reste qui va avec le problème. Les deux maisons se n'est rien, c'est le reste qui va avec. Les vacances séparées se n'est rien, c'est le reste qui va avec. C'est les nouvelles moitiés, à qui on ne reproche jamais rien, de peur de les perdre à leur tour. C'est l'absence de véritables foyers. De lieu définit par les mots : "chez moi". C'est les vacances dans la famille de l'autre, encore et toujours, et les endroit qu'il choisit
    C'est l'absence d'identité. L'impression, qu'en cour de route, on a oublié qui on était

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